Marie-Claude Bernard
Quelques informations
Marie-Claude Bernard est psychopédagogue et titulaire d’un doctorat obtenu en cotutelle à l’Université Paris Descartes et à l’Université Laval (Québec). Elle est professeure adjointe à la faculté des sciences de l’éducation à l’Université Laval au Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage. Chercheure régulière au Centre de recherche et d'intervention sur la réussite scolaire (CRIRES), elle mène des activités de recherche portant sur l'étude du rapport aux savoirs, l’utilisation des récits de vie et de parcours en tant qu’outil de recherche et de formation, ainsi que l’analyse des questions sociales et éthiques associées aux savoirs scolaires. Elle est membre de l’Association internationale des histoires de vie en formation (ASIHVIF), ainsi que de l’Association Science et bien commun (ASBC).
Interviewée par Hervé Prévost
Entretien réalisé par Hervé Prévost (Janvier 2019)
Hervé Prévost
Bonjour Marie-Claude
Depuis quelque temps, nous proposons aux personnes en prise avec les histoires de vie de nous dire leurs actualités. À ma connaissance, tu n’as pas eu l’occasion de te présenter aux lecteurs de la lettre de l’ASIHVIF. Peux-tu nous dire en quelques mots qui tu es et surtout comment tu es venue aux histoires de vie.
Marie-Claude Bernard
Bonjour Hervé
Je suis venue aux histoires de vie et, plus précisément, aux récits de vie dans ma recherche doctorale portant sur les approches du vivant chez des enseignants et enseignantes de biologie du lycée (France) et du Québec (Qc) [1]. Les textes de Dominicé et de Pineau en furent la porte d’entrée. Par la suite, j’ai lu le point de vue de Ferrarroti, de Catani, de Josso, de Jobert, parmi d’autres auteurs. Les travaux de Matthias Finger sur l’épistémologie des histoires de vie furent également riches en apports et interrogations sur la portée des récits en recherche. La lecture de numéros spéciaux dont je parle dans ma thèse [2] ont été décisifs. Aux travaux francophones en sciences de l’éducation s’ajoutent les travaux d’auteurs anglophones dont, notamment, Goodson et Woods. Ce sont ces derniers travaux, ainsi que la lecture des sociologues francophones (Bertaux [3], Chapoulie, Morin, ...
[1] La thèse a été codirigée par Michel Caillot (Paris – Descartes) et par Marie Larochelle (Université Laval), tous deux étaient d’accord pour approcher l’objet d’étude en question par les récits de vie.
[2] Cf. Les nos 72/73 de 1984 et le no 142 de 2000 de la revue «Éducation permanente » qui réunit des textes de Jobert, Pineau, de Gaulejac, Finger, de Villers, Dominicé, Catani, Lani-Bayle, Orofiamma, parmi d’autres. Le vol. 69 des « Cahiers Internationaux de Sociologie » (1980) et en particulier l’article de Bertaux ainsi que le no spécial 18 de la revue « Sociétés Revue des Sciences Humaines et Sociales » de 1988.
[3] À ce propos, le rapport au C.O.R.D.E.S de Bertaux (1976) qui retrace l’histoire de l’approche biographique, difficilement accessible actuellement, sera bientôt réédité.
La « présentation de soi » : cadre pour aborder l’analyse de récits de vie
♦ Article paru dans le numéro 17 - janvier 2014 de la revue "¿ Interrogations ?"
Résumé :
À la question d’ordre méthodologique du comment aborder l’analyse des récits de vie, cet article fournit un cadre qui s’inspire de la « présentation de soi » et de l’« entrée en scène » de Goffman. Selon une perspective interactionniste, ce cadre analytique permet l’organisation du sens co-construit des récits en tenant compte de leurs dimensions temporelles et mnésiques tout en considérant l’aspect identitaire qu’ils véhiculent. L’article illustre une démarche interprétative permettant une entrée analytique des récits de vie réalisée dans une recherche qui s’est intéressée à comprendre les approches du vivant chez des enseignants et enseignantes de biologie au collégial (Québec) et au lycée (France).