Juin 2018
Les "savoirs narratifs" : enjeux et perspectives
Les 13 et 14 juin 2018 - Ateliers et chantiers de Nantes, 2 bis bd Léon Bureau, Nantes (près du pont Anne de Bretagne)
Conférences - Tables rondes - Discussions
Depuis les années 90, la démarche « clinique-dialogique » (Jean Piaget, Edgar Morin) s’est développée en sciences de l’éducation à l’université de Nantes.
Au fil du temps, des enseignements, recherches et travaux de thèses, et malgré leur marginalité, ces orientations se sont avérées productrices des savoirs à partir de la mise en mots de l’expérience. Contribuant à constituer ce que Roland Gori appelle des « savoirs narratifs », elles ont peu à peu montré leur intérêt dans différents domaines, allant des situations ordinaires d’apprentissage tout au long de la vie aux parcours événementiels accidentés voire traumatiques.
Lors de ces deux journées nous avons choisi d’évoquer, à partir de quelques exemples, quatre grandes lignées des chantiers que nous avons ainsi abordés (formation du récit, récit de scolarité et de formation tout au long de la vie et jusqu’au bout ; en santé et jusqu’aux situations extrêmes), croisant leurs avancées aux réflexions et travaux de spécialistes du domaine.
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Apprendre de la maladie entre récit, savoir et histoire
Le 23 juin 2018, un SÉMINAIRE ANNUEL - Histoires de vie en formation - Université de Tours – Site des Tanneurs - 3 rue des Tanneurs – 37000 Tours - TA ext – Amphi 4
Présentation par Hervé Breton, responsable du DUHIVIF - DU « Histoires de vie en formation »
L’expérience de la maladie fait advenir dans le cours de la vie du sujet des formes de « pâtir » qui font événement. Ces vécus de vulnérabilité, de dégradation de la capacité à se maintenir agent de son devenir, douleur et de souffrance, peuvent, selon certains, être pensés comme des moments initiatiques ; pour d’autres, comme un processus de transformation identitaire ou, encore, comme une construction sociale du malade qui interagit dans des nouveaux milieux et sous d’autres regards (milieux hospitaliers, associations de patients…). La maladie implique un ajustement biographique et une réorganisation de l’image de soi. En faisant l’expérience du péril - selon un processus de mort/renaissance - le patient se transforme au gré des évolutions de sa maladie, des gestes appris pour se maintenir en vie et du côtoiement de nouveaux milieux professionnels. Ces transformations adviennent selon des rythmes et des temporalités encore trop peu étudiées. La maladie a une histoire, indissociable de celle du sujet devenu, pour le corps médical, un « malade ». Resituer l’irruption de la maladie dans l’histoire du patient, c’est potentiellement transformer le regard porté sur l’expérience de la maladie, ses motifs et ses formes de déploiement. C’est également repenser le vécu de la maladie dans la durée pour en caractériser des savoirs autres que ceux liés à la seule maîtrise de gestes et de savoirs directement en lien avec les traitements et les formes d’adaptation nécessaires aux interactions avec le monde médical.